La puissance du toucher
Ma formation en massage bien être m’incite à m’interroger sur un sujet passionnant : notre rapport au toucher, celui de l’être humain en général mais aussi mon propre rapport découlant de mes expériences personnelles.
Tout un chacun connaît le toucher au sens physiologique du terme : c’est l’un des 5 sens de la perception qui fournit des informations par contact de la peau. Le toucher permet alors de reconnaître les structures, le froid, le chaud, les variations de pression… Nous l’utilisons bien souvent de façon inconsciente : ainsi l’enfant en bas âge va-t-il apprendre du monde qui l’entoure en touchant les objets ou les personnes.
Et si nous en oublions bien souvent toutes les implications, nous le redécouvrons finalement à des moments forts de notre vie :
Les relations amoureuses, lorsque l’on découvre le corps de l’autre mais aussi parfois le sien.
- La maternité, lorsque l’on caresse son ventre pour entrer en contact avec bébé, lors du 1er peau à peau qui réconforte bébé à sa naissance…
- La maladie, lorsque l’on doit réapprivoiser son corps ou son esprit.
Le toucher révèle alors à nos yeux sa grande complexité : plus qu’un simple sens tactile, il nous permet d’accéder à l’intériorité de l’être humain. Au-delà de sa fonction de frontière corporelle, la peau devient alors « un miroir, une interface entre le dedans et le dehors, une sorte d’analyseur du monde extérieur et intérieur qui transmet à la fois le tactile et le ressenti».
Comme le dit si bien l’écrivain Christian Bobin :
« Les mains sur la peau touchent l’âme à vif ».
On comprend alors toute l’importance du toucher sur le
psychique et ses répercutions tant positives (la caresse apaise et console) que
négatives (l’usage abusif du toucher sur une personne non consentante, les
coups meurtrissent non seulement le corps mais aussi l’esprit).
« Faites les gestes et les sentiments entreront dans le
cœur. » Confucius.
D’un côté plus personnel, ma sensibilité m’a toujours amenée à accorder une grande importance au toucher. Il ne faisait pourtant pas plus que cela partie intégrante de mon éducation : les massages n’étaient pas de mise dans ma famille, pas beaucoup plus que les étreintes. Ce n’est finalement qu’à l’âge adulte que j’ai vraiment pris conscience de l’importance du toucher dans mes relations aux autres : étreindre les amis ou les proches, caresser l’être aimé, témoigner de mon affection ou de mes sentiments bien au delà des mots.
Cette sensibilité n’est sans doute pas étrangère à ma démarche actuelle : faire du toucher mon activité professionnelle via le shiatsu ou le massage bien être. Et là encore la complexité du toucher n’est pas à négliger :
- Comment sera perçu mon toucher car finalement ce qui est donné n’est pas forcément ce qui est reçu ?
- Comment appréhender cette particularité qui veut que « je ne puis toucher sans être touchée, je ne puis saisir sans donner » ?
Un sujet passionnant et complexe que le toucher !
Et vous, quel est votre rapport au toucher ?
Un grand merci à la talentueuse photographe Nadine Court pour ses clichés qui illustrent parfaitement mes propos. Merci Nadine !